Pour ce numéro 22 des Cahiers de l’Unité, nous proposons la traduction de l’essai qui a pour titre Manas d’Ananda K. Coomaraswamy, publié en 1940.
Ces quelque lignes de l’éditorialiste de cette excellente revue nous introduisent à ce texte.
« À partir des Upaniṣad et des Commentaires des Vedas (Brāhmaṇas), Coomaraswamy aborde la notion initiatique fondamentale d’a-manas, la « non-pensée », qui est également celle d’amanībhāva (a-manas-bhāva), l’état (bhāva) d’arrêt de la pensée, notion bien connue de l’Advaita Vedānta, en particulier chez Gaudapāda, le paramaguru (guru du guru) de Śaṇkara, dans son Māndūkyakārikā (III, 31, 32 ; IV, 28). À manolaya (manas-laya), la « résorption de la pensée », par le prāṇāyāma, la discipline du souffle, qui retient l’activité mentale comme la cage retient l’oiseau, Śrī Ramana Maharshi privilégiait manonāśa (manas–nāśa), la « fin du mental », au double sens du mot « fin » par l’Ātma vicāra, la discrimination intérieure constante, à l’aide du fameux « Qui suis-je ? » du Jñana yoga. »